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Heures de pointe, de Marie-Ange Sebasti

 

9791092038019

 

Recueil de 76 pages, format 11 x 18 cm.

12 € port compris.

ISBN 979-10-92038-01-9

 

« La nuit était tombée. En sortant de la station de métro, je vis les deux hommes ranger leur livre et s’éloigner, à pas rapide, dans des directions opposées. Je restai un moment sans bouger, au milieu des personnages qu’ils avaient abandonnés, et qui se demandaient, éberlués, en quel point du monde ils se trouvaient, et où ils allaient bien pouvoir aller dormir. »

Des personnages qui s’échappent des livres, des personnes qui disparaissent, des morts qui reviennent, un bus qui remonte le cours du temps, une valise mystérieuse, des événements étranges… Avec ces 28 textes courts, Marie-Ange Sebasti nous entraîne dans un univers fantastique empreint de poésie.

 

(extrait)                                                         Le dernier bus

 

Il était temps ! Elle courait à perdre haleine dans ma direction. J’étais un peu fâchée, mais fis malgré tout un sourire de satisfaction. A l’arrêt du bus depuis deux heures, sous la pluie puisqu’il n’y avait pas d’abri, sans téléphone puisque j’avais oublié le mien sur une table de café, je l’attendais, inquiète.

Il était temps car le prochain bus, et dernier de la journée, devait arriver dans cinq minutes, comme l’indiquait le panneau électronique. Le jour commençait à s’éclipser.

Quand elle se trouva devant moi, je ne pus m’empêcher de montrer ma réprobation. Sans commentaire, elle fit mine de partir devant mon air sévère et mes plaintes. Je n’arrêtais pas de maugréer : « C’est trop tard ! Qui va pouvoir nous raccompagner ? »

Le bus, presque vide, surgit enfin en roulant dans une énorme flaque d’eau. Nous n’eûmes pas le temps d’échapper à l’aspersion. L’excursion tournait mal !

Assises à côté l’une de l’autre, nous ne disions rien. Nous pensions à nos vêtements mouillés, tachés, qu’il faudrait laver et repasser, à ces chaussures imbibées qu’il faudrait faire sécher dès notre retour – si nous pouvions revenir…

Le chauffeur conduisait de façon sportive. Après un tournant déstabilisant, je vis soudain une première tour, puis le centre social, l’église, le lotissement, le stade, et enfin le collège.

Je lui disais : « Regarde ! C’est ta jeunesse. » Elle ne répondait rien.

Un homme, sur un trottoir, fit un signe. Au chauffeur ? À nous ?

Je descendis la première au terminus. En me retournant, je constatai que j’étais seule.

 

Disponible égalemant en ebook.

 

L’auteur : Marie-Ange Sebasti vit à Lyon. Elle a publié plusieurs recueils de poèmes, dont Cette parcelle inépuisable, chez Jacques André, en 2013.

 

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